Gratte-ciels et chaleur.

Ce sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit en sortant de l’aéroport d’Incheon, et ma première impression de la Corée du Sud à mesure que l’on avance dans le trafic de Séoul. Le thermomètre indique 35°C. Au loin, des montagnes arrondies aux sommets orangés bordent la ville. Sur l’autoroute à cinq voies, une flotte de Kia et de Hyundai nous entoure. Notre chauffeur jette de rapides coups d’oeil aux deux Samsung Galaxy fixés au tableau de bord. Les écrans sont partout et nous martèlent de publicités. Ici, la technologie est omniprésente.

On est en juillet, mais je suis à Séoul pour découvrir BLACKYAK, une marque renommée de vêtements d’alpinisme testés sur l’Everest. Parallèlement, j’aurai droit à un cours accéléré sur la culture coréenne durant la plus chaude semaine de l’été.

Mes pensées défilent au rythme des rues du district de Gangnam, qui regroupe 26 quartiers et les sièges sociaux de Samsung et de BLACKYAK. Et ce n’est qu’une partie de cette mégapole de 25 millions d’habitants. Autrement dit, je suis dépassé par les évènements. Gangnam – le centre culturel, technologique et des affaires de Séoul – si son nom vous rappelle quelque chose, c’est sans doute en raison de la forte influence de la culture coréenne en Occident. Avec Gangnam Style et les séries de K-Drama sur Netflix, la K-Wave a prit d’assaut le globe. Il n’y a pas de quoi s’étonner que la Corée du Sud ait été nommée le pays le plus innovateur pendant 6 années consécutives par le groupe Bloomberg.

Je dépose mes bagages dans la chambre et je sors rejoindre le groupe sur le toit de l’hôtel. Au loin, les tours sont plongées dans la lumière rougeâtre du coucher de soleil.

Comment Séoul en est-elle arrivée à devenir la terre d’accueil de la plus grande marque d’alpinisme en Asie? C’est la question que je me pose, et pourtant l’explication que me sert Tae Sung Kang, le PDG de BLACKYAK, va de soi. La Corée est constituée à 75% de montagnes. Son histoire même est ancrée dans l’alpinisme. Il est possible de grimper et de randonner dans des sentiers accessibles à même la ville. Sans parler de Pyeongchang, tout près, qui a été l’hôte des Jeux olympiques d’hiver en 2018.

Kang a 70 ans et pratique encore avidement l’alpinisme. Je le rencontre autour d’un café à l’intérieur de l’impressionnant HQ de la marque, fondée en 1973. BLACKYAK compte aujourd’hui plus de 300 boutiques dispersées à travers l’Asie. Des oeuvres montrant le yak de l’Himalaya décorent les murs des bureaux et servent d’inspiration pour le fondateur. M. Kang me raconte qu’un yak l’a sauvé en lui montrant le chemin à suivre, alors qu’il s’était perdu lors d’un trek au Népal plusieurs années plus tôt.

Au siège social il y a donc des images de yak, mais aussi des vêtements. C’est d’ailleurs en les regardant de plus près que je saisis comment BLACKYAK s’est taillé une place au sein de l’élite du gear outdoor. Plusieurs morceaux de la collection d’hiver possèdent des constructions hybrides, en intégrant jusqu’à quatre tissus techniques en un seul manteau. Ce sont toutes des pièces imperméables, coupe-vent et hautement mobiles. Le poids? Minimal, bien entendu. Ce n’est pas pour rien que la marque a déjà reçu 19 prix ISPO depuis sa percée sur le marché occidental. Comme toutes les autres entreprises coréennes, les produits parlent d’eux-mêmes et ça fonctionne.

L’ascension de BLACKYAK

À 7h du matin, je me retrouve entassé entre les membres du BLACKYAK Alpine Club (B.A.C.) dans un autobus qui jette un éclairage bleuté sur nos visages. Le bus roule vers le parc national de Chiaksan où, après un bref arrêt chez Krispy Kreme, des formations d’alpinisme et d’escalade attendent les employés – et moi par le fait même. Arrivés à la base du Birobong, qui culmine à 1439 mètres d’altitude, il fait 35°C. Mon chandail en mérinos Fulani lutte pour repousser la sueur qui me perle dans le dos.

Aussitôt sortis du bus, on nous tend sacs de poubelle et pics de vidangeurs. La randonnée s’inscrit dans l’événement Clean the Mountain, une des initiatives de BLACKYAK pour préserver les montagnes avoisinantes. Au printemps, M. Kang a pris part au nettoyage du camp de base de l’Everest. Après l’innovation, la préservation de l’environnement est une autre corde qui s’ajoute à l’arc de la compagnie.

La veille, c’est dans un café d’un quartier huppé de Séoul que je me suis assis avec l’équipe marketing de BLACKYAK. Ils me parlent de leurs initiatives pour réduire la dégradation de l’environnement, qui comprend l’éducation des consommateurs. Le slogan Made for Missions s’inscrit dans ce mode de pensée. Les vêtements de la marque sont reconnus pour leur qualité exceptionnelle. Le développement durable n’est pas que la saveur du mois, c’est un mode de vie à adopter. C’est l’idée que BLACKYAK tente de transmettre en fabriquant des produits qui durent – et qui encouragent le client à acheter moins.

Séoul du passé au futur

Pour comprendre le futur, il est nécessaire d’examiner le passé. Si Séoul est une merveille de modernité, c’est que la ville a été en grande partie détruite durant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée. Située entre la Chine, le Japon et l’Asie du Sud, la Corée bénéficie d’un emplacement idéal au cœur du 21e siècle. Cela permet à BLACKYAK d’avoir un accès direct aux marchés en constante expansion et aux manufactures de pointe, les mêmes qui fabriquent l’équipement haut de gamme pour toute l’industrie du outdoor.

Hugh, le Global Senior Manager, m’emmène poursuivre ma visite de la capitale. Voir la première boutique BLACKYAK, inaugurée par M. Kang, m’aidera à comprendre l’évolution de la marque. On atterrit donc dans un district où les petits magasins de plein air sont nombreux. Tout un contraste avec Gangnam, les gratte-ciels et l’impressionnant siège social visité il y a à peine 24 heures. On saute dans un taxi qui nous conduit au traditionnel marché Gwangjang où on s’attable entre les kiosques de vendeurs de dumplings, de poisson frit et de viandes grillées. De nombreuses photos d’Anthony Bourdain, un habitué de l’endroit, jonchent les murs et le sol.

On n’est pas complètement intégré à une culture sans avoir mangé sa nourriture et en Corée, le BBQ ne se fait pas sans soju. Cet alcool translucide et incolore est un accompagnement incontournable à toutes les viandes. Hugh, que je suis sans me faire prier, me conduit donc dans un restaurant dont les murs sont ornés de centaines de bouteilles vides de soju. Pendant qu’on dispose toutes les coupes de porc imaginables dans nos assiettes, on trinque aux nouvelles amitiés… et à tout le reste qui mérite aussi un toast – et il y en a beaucoup. Comme ce voyage en est un de découverte, j’y apprends aussi l’étiquette des soju bombs. Fait étonnant: l’alcool de riz se mélange très bien à la bière. 

La soirée est encore jeune et la Corée, infatigable. Peut-être est-ce en raison des lumières de la ville ou du son des bars de karaoké avoisinants, mais mon niveau d’énergie est à son plus haut. Une première depuis que j’ai mis les pieds en Asie. Le Lotte World Tower, le 5e plus haut gratte-ciel au monde, est illuminé comme pour nous encourager à rester éveillés. En bons amateurs de sports, Hugh et moi décidons de nous rendre dans un bar qui diffuse une partie de baseball de la KBO (Korean Baseball Championship). Autour de nous, les jeunes Coréens arborent vêtements streetwear  aux tons neutres et sneakers fashion à la mode du moment. 

Atteindre de nouveaux sommets

Le réveil est difficile, mais motivé par la visite d’une autre infrastructure signée BLACKYAK. Localement, la marque promeut la culture de l’alpinisme à travers leur tout nouveau centre situé dans le nord de Séoul. Le bâtiment ultramoderne comprend un mur d’escalade sous-terrain, un gym pour les enfants, une boutique et plusieurs entraineurs. Au deuxième étage, un café trendy à la façade entièrement vitrée permet aux parents d’observer leur progéniture grimper tout en discutant autour d’un latté. De la terrasse sur le toit, on aperçoit au loin les voies d’escalade dont les ancrages ont été installés par nul autre qu’Yvon Chouinard, le fondateur de Patagonia, envoyé en Corée pendant la guerre. À mon tour, je m’essaie à l’escalade de bloc… et constate que je ne suis pas un grimpeur né – mettez cela sur le compte des soju bombs d’hier. À en juger par les aptitudes des enfants qui eux atteignent le haut du mur, je ne crains pas que l’avenir de l’alpinisme en Corée soit assuré.

Assis dans le siège de l’avion, je tape sur le clavier de mon ordinateur le récit de ce voyage. Bon temps et chaleur suffocante m’ont accompagné au cours de cette excursion dans l’univers de BLACKYAK. Si mes connaissances de la marque étaient minimes à mon départ, la Corée m’a prouvé qu’ici, elle règne en maître sur l’industrie. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle marche dans les pas des autres géants coréens. Séoul est l’avenir et BLACKYAK est ce qui s’en suit. 

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