Quand les snowboarders pensent à Rip Curl c’est les photos de planchistes qui surfent la vague, les maillots de bain et les wetsuits qu’ils s’imaginent. Cette image de la marque est toutefois en train de changer grâce au développement de la série The Search dont on vous a déjà parlé ici et à ses associations avec de nouveaux riders, des snowboarders comme DCP.

Les fondateurs de Rip Curl sont en fait des passionnés de neige qui font dans les vêtements de montagne depuis 1986. S’appliquant maintenant à amener leurs technologies révolutionnaires à leur collection de vêtements et d’accessoires pour la neige, la marque met sur le marché des manteaux et vêtements d’extérieur pour le snowboard dont les matières sont durables, certes, mais aussi recyclées. Des isolants PRIMALOFT et des tissus Cordura se retrouvent aussi sur la liste des composantes primées de la collection The Search Series.

Outre la collection, DCP se joignant à Rip Curl relève de la grande nouvelle. La carrière de snowboard de David s’est échelonnée sur deux décennies qui ont été parsemées de commandites des plus grandes marques, et de segments vidéos dans les films de snowboard qui ont marqué les esprits. Des photos de lui ont fait les couvertures de publications internationales reconnues.

David est aujourd’hui copropriétaire de sa propre entreprise de snowboard, il continue bien entendu de rider et poursuit de nouvelles expériences qu’il soit sur sa planche ou non. Surfeur à ses heures et avide environnementaliste, DCP a passé sa vie dans les montagnes à mener sa propre quête pour les protéger. Comme le dirait si bien Nick Russell, Vice-président des ventes et du marketing pour Rip Curl, «l’inclure dans le mouvement The Search ne pouvait avoir plus de sens».

On s’est entretenu avec David Carrier Porcheron a.k.a DCP. Il nous parle de sa carrière.

 

 

A.S.: Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter et nous raconter brièvement ta vie en tant que snowboarder professionnel?

DCP: Je m’appelle David Carrier Porcheron, ou DCP en plus court. Je vis près des montagnes à Squamish en Colombie-Britannique. Squamish n’est pas très loin de Whistler et des montagnes de Vancouver. Je suis marié et j’ai deux enfants. Ma famille en est une de snowboarders, des parents aux enfants.

Je suis vraiment reconnaissant de me considérer comme un pro. Je le suis devenu grâce à Burton Snowboards en 1999. J’en dois plus d’une à Jake Burton pour son aide au cours de ma carrière. Jake a toujours été une grande inspiration pour moi. Il m’a apporté son soutien quand j’en avais besoin. Il a été d’une grande présence pour plusieurs — presque une figure paternelle pour moi. Il s’est toujours assuré que moi et les membres de l’équipe Burton étions bien encadrés.

Jake nous a pratiquement donné les plans de sa compagnie pour bâtir la nôtre (YES Snowboards). Être un snowboarder professionnel a été une forme d’éducation pour moi. Je continue de rider, mais surtout en tant qu’ambassadeur pour les marques avec lesquelles je m’associe.

 

Comment ta carrière a-t-elle débuté?

J’ai commencé le snowboard en 1991 près de Chicoutimi, au Québec. La montagne locale a laquelle je ridais avait un dénivelé de 350 mètres et pas de snowpark. On construisait nos propres jumps. Les snowboarders n’étaient pas admis sur toutes les pistes. À 11 ans, j’ai créé un club de snowboard avec d’autres locaux pour montrer que le sport était cool et sécuritaire. La station de ski nous a écoutés et nous a finalement donné accès à 16 des 17 pistes de la montagne.

À l’adolescence, j’ai commencé à faire des compétitions à travers le Québec et en Ontario. À l’époque, il n’y avait que des compétitions de Half Pipe. Il se trouve que j’ai remporté la première compé à laquelle j’ai participé… la première fois que je mettais les pieds dans un Half Pipe. J’avais 13 ans et j’ai commencé à être commandité par Burton.

En grandissant, j’ai voyagé aux États-Unis pour participer à d’autres évènements lors desquels j’ai rencontré des gars comme Ross Powers (médaillé d’or en Half Pipe aux Olympiques de 2002). Mes parents me laissent voyager avec des amis. Les petites compétitions ont laissé place aux plus grandes et j’ai commencé à participer à des évènements comme le US Open. Le snowboard est devenu ma vie.

 

Comment t’es-tu associé à Rip Curl?

J’adore surfer et Rip Curl est une marque que j’aime et que je connais bien. Il y a 3 ans, Alex Warburton, notre directeur de produits chez YES Snowboards, a été consulté pour superviser la conception des manteaux et bib de la collection The Search Series de Rip Curl. En les voyant, j’ai été impressionné par le design et la qualité des matières. Je les appuie entièrement dans leur passion et le dévouement à faire des produits écoresponsables.

Quand Nick Russell de Rip Curl Canada m’a approché pour me faire une offre, j’ai su que je voulais me joindre à eux. Ils venait de signer avec Chris Rasman, qui ride à Whistler avec les Manboys.

À mon âge, je suis surtout un ambassadeur, mais je continue de rider —beaucoup!

 

 

Parle-nous de ton implication dans les vidéos de snowboard auxquelles tu as participé pour Mack Dawg, King Pin, Absinthe et autres.

Dans les années 2000, j’étais pro et je me qualifiais 1er ou 2e au Canada en Half Pipe. Ma carrière s’orientait autour des compétitions auxquelles je participais, jusqu’au jour où j’ai participé à un événement de qualifications la FIS [Fédération internationale de ski] au Utah pour les Olympiques. À l’époque, la FIS n’était pas faite pour les snowboarders — l’ambiance qui régnait dans les compés n’était pas celle qui m’avait poussé à commencer le snow. Ce jour-là je suis tombé pendant ma run et je ne me suis pas qualifié. Juste après, j’ai téléphoné un ami de King Pin [une équipe de films de snowboard populaire en 2000] qui était justement au Utah. Le jour suivant j’étais dans le backcountry pour filmer avec eux. À partir de là, mes commanditaires ont toujours été avec moi.

J’ai été chanceux. Depuis 2001 jusqu’à aujourd’hui, ma carrière s’est concentrée autour des films que je tourne partout dans le monde. Ça fait 18 ans que je cherche la poudreuse, que je consulte les prévisions météo et que je pars en dépistage du meilleur terrain pour filmer. En toute honnêteté, je vis le rêve. Ça peut être stressant, c’est vrai, comme quand un segment ne fonctionne pas, si quelqu’un se blesse… ou si on doit sauter d’un hélicoptère sur une face des montagnes de l’Alaska.

Ces années de ma carrière ont été les meilleurs enseignements. Je sais ce que mon corps est capable de faire et ce que je suis capable de prendre, mentalement. Les gens se demandent pourquoi les snowboarders continuent année après année. C’est le feeling de la planche sous nos pieds! En mars et en avril de chaque saison, c’est là que tu es le plus confortable sur ta planche et où les moments magiques arrivent. Chaque rider peut vraiment sentir sa progression et la connexion avec la neige. La communauté est très forte dans le monde du snowboard, c’est ce que j’ai toujours aimé du sport.

 

Avec qui as-tu filmé l’hiver dernier?

J’ai eu l’occasion de rider avec les Manboys durant une journée à Whistler et de faire un jump que je n’avais pas fait depuis 15 ans. J’étais assez content.

Je suis aussi allé au Japon avec YES pour un projet qui a impliqué de voyager un peu partout en C.-B. et au Québec. On va bientôt dévoiler le vidéo qui s’appelle Compass, c’est une suite d’un autre projet — Balance. Ça parle des racines, d’où j’ai commencé. C’est une rétrospective de ma carrière et de ma transition du Québec à l’ouest du Canada. On cherche la neige et on va surfer en Indonésie avec les snowboarders Josh Dirksen et Wolle Nyvelt. L’essentiel, c’est d’avoir du fun sur la neige avec nos amis.

 

Pour Rip Curl, tout est à propos de la quête — The Search. En quoi ça consiste pour la planche à neige dans l’arrière-pays?

 

Pour moi, The Search véhicule l’idée de découvrir de nouvelles lignes ou un nouveau terrain duquel tirer profit dans le même backcountry que j’ai ridé dans les 20 dernières années. Ou c’est de trouver quelque chose de nouveau à faire, d’innover en repoussant les limites. Ça ne passe pas nécessairement par un nouveau terrain — il s’agit juste de le voir différemment. The Search m’ouvre les yeux et me permet de voir le snowboard avec une nouvelle perspective.

C’est certain que j’aime encore voyager pour aller filmer dans un nouvel endroit. C’est dans c’est moments-là qu’on peut essayer de nouvelles choses.

 

 

Quand JP Solberg, Romain De Marchi et toi avez créé YES Snowboards vous attendiez-vous à ce que ça devienne ce que c’est aujourd’hui?

Quand on a commencé en 2008, YES était juste une idée qu’on a eu de poursuivre le projet après Uninc [une collection de Burton où JP, Romain, DCP et Gigi Ruf avaient le contrôle créatif]. L’idée était de faire des planches originales, créatives avec des formes et des designs spéciaux. Je ne me suis jamais dit que la compagnie perdurerait 20 ans plus tard. Mais on a appris et la soif de s’améliorer n’a jamais cessé de nous habiter. Quand j’aime quelque chose, je veux le faire de la meilleure façon. Romain, et JP sont aussi comme ça.

Le soutien de l’industrie a aussi été immense. Les gens qui travaillent avec nous sont excellents et ils travaillent fort. Jamais je n’aurais pensé que 12 ans plus tard on signerait un autre contrat de 10 ans. Je pense qu’on a vraiment fait notre place dans le monde du snowboard. Il y a peu de marques qui sont opérées par leurs propriétaires. Je me fais un devoir de continuer de faire du snowboard pour bien représenter la compagnie.

 

C’est comment d’être impliqué dans le virage vert de Rip Curl et de rider avec les vêtements de la collection The Search Series?

L’environnement est extrêmement un sujet extrêmement important pour moi et c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis content de m’associer au projet de Rip Curl. Je pense que la marque dresse un portrait assez fidèle du snowboarding: chercher à faire de nouvelles expériences, trouver les bons riders pour un projet et le bon monde pour amener les vêtements et l’équipement à un autre niveau. En snow comme en surf, avoir les bons vêtements peut faire une grosse différence.

 

Quelle est la suite DCP?

Ma famille et moi déménageons au Costa Rica en février pour que mes enfants puissent aller à l’école en espagnol et s’immerger dans la culture.

Du Costa Rica, c’est certain que j’irai en quête de poudreuse quand j’en aurai assez des tropiques. J’ai aussi d’autres projets avec YES. Je veux passer le plus de temps possible sur ma planche. Dans la prochaine année, je vais alterner entre plages et montagnes pour vivre de nouvelles expériences. C’est exactement la philosophie derrière The Search.

 

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